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Leonardo Frigo: ses violons chantent l’Enfer

«L’Enfer de Dante m’a inspiré depuis que je suis enfant. Il m’a appris à imaginer et à rêver.» Ce rêve, Leonardo Frigo a décidé de le rendre réel. Le projet est ambitieux puisqu’il s’agit de dessiner l’ensemble de l’Enfer sur trente-trois violons et un violoncelle. Un choix surprenant et audacieux qu’explique son parcours et sa personnalité.

Leonardo Frigo est l’un de ces —nombreux— jeunes Italiens qui ont émigré à la recherche d’une vie meilleure loin du bel paese. Le chemin de l’exil l’a donc amené à  Londres, où il a installé son atelier il y a maintenant cinq ans. 

En fait, ce jeune artiste possède plusieurs cordes à son arc, qui, conjuguées, lui permettent d’accomplir son grand œuvre. Diplômé en restauration d’art de l’UIA de Venise 1, il a aussi longuement étudié le violon et bien sûr La Divine Comédie. Ne lui restait plus qu’à acquérir les violons pour les transformer en œuvres d’art.

Une exposition itinérante à venir

Homère et son épée côté face, Méduse côté pile.

Chaque chant commence par un travail de documentation pour imaginer les personnages, les scènes, les fragments de texte qui figureront sur les différentes faces de l’instrument: sa table d’harmonie, son fond et ses flancs sans oublier le chevalet. Un travail minutieux et long, car son dessin dense, qui tient de la gravure, exige du temps. Celui-ci achevé, il ne reste plus qu’à vernir de nouveau le violon pour protéger l’œuvre. Au total, chaque violon, en prenant en compte les différentes étapes, lui demande entre quatre et cinq semaines.

Les trente-quatre chants devraient être réalisés pour le 700e anniversaire de la mort de Dante, donc achevés pour septembre 2021. Ils le seront sans doute un peu auparavant, puisque Leonardo Frigo prévoit une exposition itinérante, partant de Londres qui rejoindrait l’Italie, avec —on l’espère— une étape en France.

 

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