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Une nouvelle page s’ouvre pour la Société dantesque de France

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L’Assemblée générale de la Société dantesque de France qui s’est tenue le samedi 27 février 2021 en téléconférence —pandémie du Covid-19 oblige— était importante. Elle marquait la fin d’une première étape dans la vie de la Société, celle de sa fondation, et l’ouverture d’une nouvelle page, pour les cinq années à venir.

Le 9 février 2016 la Société dantesque de France était fondée dans la Salle des Actes de la Sorbonne. L’idée avait germée à Florence en décembre 2015. Comme son président Bruno Pinchard l’a rappelé, il s’agissait, à la suite du drame du Bataclan, de «donner un thème à partager sur les deux rives de la Méditerranée». Il fallait aussi réparer une absence regrettable: à l’inverse de l’Italie, de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne ou encore des États-Unis, la France ne comptait pas de société savante consacrée à la dantologie, c’est-à-dire à l’étude de Dante Alighieri et de ses œuvres.

Certes, expliquait-il dans la revue Études «le Centre universitaire Méditerranée avait hébergé à Nice, à l’initiative du père jésuite Auguste Valensin, une Société d’études dantesques. Mais l’entreprise n’avait pas survécu à la mort, en 1984, d’André Pézard, auteur de l’édition dans la collection de la Pléiade et héros de la Grande Guerre.»1

Le souci de l’excellence

Au cours des cinq années qui ont suivi sa naissance, la Société a multiplié les rencontres avec les meilleurs spécialistes, et le souci de «l’excellence» revendiquée avec force par Bruno Pinchard (par exemple, cette Rencontre sur Ulysse). Une activité qui ne se cantonne pas à Paris, mais aussi à Lyon, à Tours et même à Florence. Elle s’est s’enrichie par la reprise de la tradition des Lecturae Dantis, ces lectures commentées d’un chant de La Divine Comédie, dont Boccace fut, en son temps, le pionnier. (Voir, par exemple, celle consacrée au Chant XX de l’Enfer)

Dernière pierre ajoutée pour consolider cette fondation, la création d’une revue, —Revue des Études dantesques— dont le numéro 4 vient de paraître en ce début d’année 2021 et dont le n° 5 est en gestation. Un projet lui aussi marqué du sceau de l’exigence puisque fonctionnant selon les règles des publications scientifiques: double  lecture en aveugle, comité de lecture composé de spécialistes reconnus…

Mais ce samedi 27 février, l’heure était surtout à l’avenir. Cela passait par l’élection pour cinq ans d’un Comité directeur renouvelé (cf. ci-dessous), Bruno Pinchard conservant la présidence de la Société. Une stabilité importante dans un moment marqué par la pandémie qui rend l’organisation du moindre évènement complexe. 

Comment célébrer le 700e Anniversaire en période de pandémie? 

Grâce a des dispositifs de téléconférence, l’activité de la Société si elle a été ralentie n’a pas été entièrement paralysée en 2020. Néanmoins l’incertitude demeure en ce qui concerne les manifestations prévues pour célébrer le 700e anniversaire de la mort du poète qui devaient avoir lieu en 2021. «Dante lui-même est frappé de plein fouet», remarque B. Pinchard.

Pour ce qui est de la France, sans doute faudra-t-il se contenter de gestes symboliques, à côté de rencontres déjà prévues à Lyon ou à Bastia (en octobre) et au Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours (en juin). Ce pourrait être par exemple le dépôt symbolique d’une gerbe devant la statue de Dante du square Michel Foucault, un jardin qui jouxte le  Collège de France à Paris. Mais cela ne saurait suffire.

Il est donc très probable que les manifestations d’importance glissent sur 2022. En réflexion, l’organisation d’un colloque international sur Béatrice. «Cela ferait de la France le visage féminin de la dantologie», s’enthousiasme Bruno Pinchard. Il souhaite aussi lancer un travail sur le Convivio, c’est-à-dire sur le Dante philosophe, un trait trop méconnu du Sommo poeta. À suivre donc.

Le nouveau Comité directeur
de la
Société dantesque de France

Bruno Pinchard, Président
Professeur de Philosophie, Université Jean Moulin Lyon 3
Le bûcher de Béatrice, essai sur Dante, Paris, Aubier, 1996

Manuele Gragnolati, Vice-Président
Professeur de langue et littérature italiennes du Moyen Âge à Sorbonne Université
Amor che move, Il Saggiatore, Milan, 2013

(Membres nommés)
Didier Ottaviani, Secrétaire
Maître de conférences à l’École Normale Supérieure de Lyon.
La philosophie de la lumière chez Dante. Du Convivio à la Divine comédie (Classiques Garnier —réédition—, Paris, 2016) 

Vincenzo Piro, Trésorier
Université Jean Moulin Lyon 3

(Membres élus)
Isabelle Battesti, 
maître de conférences à l’Université de Poitiers
La citation et la réécriture dans la Divine Comédie, edizioni dell’Orso, Turin, 1999

Sabrina Ferrara
Maître de Conférences à l’Université François Rabelais de Tours
La parola dell’esilio. Autore e lettori nelle opere di Dante in esilio, Franco Cesati Editore, Florence, 2016

Philippe Guérin
Directeur du Département d’Etudes Italiennes et Roumaines Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, et Responsable du Centre d’Études et de Recherche sur la Littérature Italienne du Moyen Âge (CERLIM);
Les deux Guidi Guinizzelli et Cavalcanti, (ouvrage collectif), Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 2016 

Fosca Mariani-Zini
Professeur d’Université (Philosophie) Université de Tours
La calomnie. Un philosophème humaniste, Presses universitaires du Septentrion, coll. Opuscules, Villeneuve d’Ascq 2015;

Irène Rosier-Catach
Directrice d’étude émérite, Arts du langage et théologie au Moyen Âge, École Pratique des Hautes Études
De l’éloquence en vulgaire, traduction et commentaires sous la direction d’Irène Rosier-Catach, Fayard, Paris, 2011

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