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- Le Paradis, Chant I, v. 68-69
- Illustration: Glaucus et Scylla de Jacques Dumont dit Le Romain (1720-1780) – CC-A-SA 4.0
Glaucus (ou Glauco) était le fils de Neptune (Poséidon) et d’une naïade. Ce simple mortel, pécheur en Béotie devint un dieu de la mer.
Un jour ayant pêché des poissons, il les pose sur l’herbe et là, surprise, ils reprennent vie et retournent dans la mer. Surpris, il décide de goûter aussi à cette herbe. Il sera alors transformé en dieu.
Voici l’histoire telle que la raconte Ovide dans ses Métamorphoses (898-968). Glaucus vient de cueillir l’herbe:
À peine ma gorge s’imbibe de ces sucs inconnus
que soudain dedans je sens frissonner mes entrailles,
mon cœur est pris par l’amour d’un autre élément.
Je ne peux rester plus longtemps, «Je ne te retrouverai jamais,
terre, au revoir!», je dis —et j’immerge mon corps sous les flots.
Les dieux de la mer me reçoivent, me jugent digne d’être leur ami,
tout ce que je porte de mortel, ils demandent
à Océan et à Téthys de me le retirer.
L’histoire de Glaucus, devenu dieu marin, est utilisée par Dante dans le Chant Ier du Paradis pour illustrer comment un homme pour dépasser sa condition, pour devenir plus qu’humain: transhumain. Buti commente ainsi ce parallèle:
Comme Glaucus de pêcheur devient dieu marin en goûtant l’herbe qui avait cette vertu, ainsi l’âme humaine en goûtant les choses divines devient divine.
Sources: Les Métamorphoses, Ovide, traduction Marie Cosnay, Éditions de l’Ogre, Paris, 2017; Dante Dictionnary, Oxford, 1848, Paget Toynbee; Wikipedia.