Agamemnon – Agamennone

Agamemnon

Agamemnon, fils d’Atrée et de la reine Érope, frère de Ménélas, était comme son père roi de Mycènes. Avec son épouse Clytemnestre, il eut trois filles, Iphigénie, Chrysothémis et Électre, et un fils, Oreste.

Hélène ayant été enlevée par le Troyen Pâris, Ménélas convainquit les chefs grecs de conquérir Troie pour reprendre son épouse infidèle et laver l’affront. Agamemnon fut choisi pour diriger l’armée grecque.

Après deux années de préparation, l’armée et la flotte grecques furent enfin rassemblées dans le port d’Aulis en Béotie. Mais Agamemnon avait défié la déesse Artémis, prétendant être meilleur chasseur qu’elle, et tué un cerf sacré. Pour se venger celle-ci envoya une peste sur l’armée, qui en décima les rangs, et elle arrêta les vents, empêchant la flotte d’appareiller.

Pour l’apaiser, et suivant l’avis du devin Calchas, Agamemnon consentit au sacrifice d’Iphigénie. L’épisode est rappelé dans l’Énéide, par le Grec Sinon.1 Il cite l’oracle de Phebus qui commence ainsi:

Le sang d’une vierge égorgée apaisa les vents lorsque vous vîntes pour la première fois, ô Grecs, sur les rivages d’Ilion.2

Ovide dans ses Métamorphoses narre également cet épisode, mais il ajoute qu’au moment du sacrifice, Artémis va substituer une autre victime à la place de la jeune fille: 

par le sang d’une vierge il faut apaiser la colère de la déesse 

vierge. Après que la cause publique a vaincu la piété, 

que le roi a vaincu le père, Iphigénie va donner son sang pur, 

elle est debout à l’autel devant les prêtre qui pleurent. 

La déesse est vaincue ; elle jette un nuage sur les yeux de tous, au milieu 

du sacrifice, de la foule, des voix des suppliants.

À la place de la fille de Mycènes, elle pose dit-on une biche.3 

Peut-être Dante lut-il l’histoire d’Iphigénie dans Ovide, mais il est plus probable qu’il utilisa la relation qu’en fit Cicéron. Dans son commentaire, il va condamner nettement l’acte d’Agamemnon, montrant que le respect d’un engagement ne devrait pas conduire à commettre un crime: 

Et Agamemnon ? Il avait fait vœu d’immoler à Diane ce que l’année verrait naître de plus beau et il sacrifia Iphigénie qui se trouva précisément être ce que l’année avait produit de plus beau. Mieux eût valu manquer à sa promesse que de commettre un crime si noir. Il y a donc quelquefois des promesses qu’il ne faut pas tenir. (…) Il y a ainsi bien des cas où une action qui paraît être en elle-même conforme à la morale cesse de l’être en raison des circonstances. Tenir ses promesses, demeurer fidèle aux engagements pris, rendre un dépôt, ce n’est plus bien agir quand au lieu de servir on nuit en le faisant.4