Caïphe – Caifas

Anna-Caïphe-James-Tissot

Le personnage que rencontrent Virgile et Dante crucifié à terre dans le Chant XXIII de l’Enfer est l’ombre de Caïphe (Caife), grand prêtre du Temple de Jérusalem. Il “conseilla” aux Pharisiens de condamner à mort Jésus, comme il est dit dans l’Évangile selon Saint Jean (VI, 11, 49-51): 

L’un d’entre eux, Caïphe, qui était le grand prêtre de cette année-là, leur dit: «Vous n’y entendez rien. Vous ne voyez pas qu’il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière. Il ne dit pas cela pour lui-même; mais, en qualité de grand prêtre, il prophétisait que Jésus devait mourir pour la nation.

L’hypocrisie de sa proposition est évidente: il présente comme une décision en faveur du bien public, ce qui en fait est un intérêt personnel. 

Caïphe était membre des Sadducéens, l’un des quatre grands courants du Judaïsme antique (avec les Pharisiens). Il dirigea de 18 à 36 après J.-C. le Sanhédrin, qui était alors l’assemblée législative et le tribunal suprême d’Israël. C’est donc lui qui a fait arrêter et crucifier Jésus, d’où, selon la règle du contrappasso, son supplice en Enfer. 

Il n’est pas le seul à être ainsi condamné comme l’explique à Dante, Catalino  : tous ceux qui ont participé à la décision, c’est-à-dire les membre du Sanhèdrin, ainsi que, Anna, le beau-père de Caïphe sont condamnés à la même peine (v. 121-123). 

Virgile s’étonne de ce supplice (v.125-126), dont il ne comprend pas la signification, sa mort ayant précédé celle du Christ.