In te, Domine, speravi

Le Psaume 30 (ou 31) qu’entonnent les anges au Chant XXX du Purgatoire est un chant d’espérance. C’est aussi un chant de confiance dans la miséricorde de Dieu, comme on peut en juger par les paroles ci-dessous:

Yahweh, en toi j’ai placé mon refuge: que jamais je ne sois confondu! Dans ta justice sauve-moi!

Incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me délivrer! Sois pour moi un rocher protecteur, une forteresse où je trouve mon salut!

Car tu es mon rocher, ma forteresse, et à cause de ton nom tu me conduiras et me dirigeras.

Tu me tireras du filet qu’ils m’ont tendu, car tu es ma défense.

Entre tes mains je remets mon esprit; tu me délivreras, Yahweh, Dieu de vérité.

Je hais ceux qui révèrent de vaines idoles: pour moi, c’est en Yahweh que je me confie.

Je tressaillirai de joie et d’allégresse à cause de ta bonté, car tu as regardé ma misère, tu as vu les angoisses de mon âme,

et tu ne m’as pas livré aux mains de l’ennemi; tu donnes à mes pieds un libre espace.

[traduction de Catholique.org]

Dante instaure un dialogue entre Béatrice qui assène à Dante « Comment t’es-tu jugé digne d’accéder à ce mont ?» (Le Purgatoire, Chant XXX, v. 74), et les anges qui chante que l’homme, même coupable, peut espérer dans la miséricorde de Dieu. 

Dans La Divine Comédie, le chant s’arrête à «“pedes meos” non passaro», car la suite du Psaume ne correspond pas à la situation actuelle de Dante. André Pézard remarque à ce propos: «C’est à bon escient, pourtant, que le poète marque cet arrêt symbolique (…) La voie perdue par lui au temps de la forêt sauvage n’est pas encore largement ouverte sous ses pas; il n’a pas encore mérité le pardon de sa dame, ni obtenu le bain du Léthé et de l’Eunoé.»1

Et voici ce Psaume chanté, en Chant Grégorien

(Source: TheWorld of Dante)