Phénix – Fenice

Phénix-Fenice

Cet oiseau fabuleux était sacré dans la mythologie égyptienne. Le Phénix vivait environ 500 ans. Lorsqu’il sentait sa fin approcher il se construisait un nid auquel il mettait le feu. Il l’attisait avec ses ailes. Une fois que le feu était entièrement consumé et qu’il ne restait que des cendres, on pouvait voir d’abord un vers, puis un petit oisillon qui se transformait ensuite en oiseau adulte au bout de trois jours.

Brunetto Latini dans son Trésor confirme que selon les « Arabes », cet oiseau pourpre de la taille d’un aigle vit 500 ans, même si certains disent qu’il vit beaucoup plus vieux: 

Fenix est uns oisiaus en Arrabe dont il n’a plus que un sol en trestout le monde ; et est bien si granz comme un aigle ; mais il a creste souz la maissele d’une part et d’autre, et la plume de son col enqui entor est reluisanz comme fin or arabien ; mais en aval jusqu’à la coe est de color de porpre, et coe rose, selonc ce que li Arabien tesmoignent, qui maintes foiz l’ont veu. Et dient aucun que il vit v°. ans et .Ix. anz, et li autre dient que sa vie dure bien .m. anz et pus ; mais li plusor dient que il enveillit en .v°. ans, et quant il a vescu usque là, sa nature le semont et atise à sa mort, ce est por avoir vie ; car il s’en va à .i. arbre savourous et de bone odor, et en fait .i. moncel où il fait le feu esprendre, et puis entre dedans tout droit contre le soleil levant. Et quant il est ars, en celui jor, de sa cendre sort une vermine qui a vie l’autre jor. Au secont jor de sa naissance est faiz li oiselez comme petiz poucins ; au tiere jor est toz grans et parcreuz tant comme il doit, et vole maintenant et s’en va à son leu là où s’abitacions est. (Trésor, I, 164)

Dante connaissait sans doute cette version de son ami Brunetto Latini, tout comme celle —antérieure— d’Ovide: 

il y en a un (animal – Ndr) qui se rétablit et se réengendre lui-même, un oiseau. 

Les Assyriens l’appellent Phœnix, ni de grains ni d’herbes 

il ne vit, mais des larmes de l’encens et du suc de l’amome. 

Dès qu’il a accompli les cinq siècles de sa vie, 

sur la branche d’une yeuse ou au sommet d’un palmier tremblant, 

de ses griffes et de son bec pur il construit un nid. 

Ici il entasse de la cannelle, les épis du nard doux, 

et, écrasée avec la myrrhe fauve, la cinname; 

il s’installe dessus et finit, dans les odeurs, sa vie. 

On raconte quel va renaitre, qui vivra autant d’années, 

du corps de son père, un petit Phœnix.1

Sans doute, Dante a-t-il puisé dans les Métamorphoses lorsqu’il écrivit le Chant XXIV de l’Enfer, où l’un des voleurs après avoir été réduit en cendres d’un coup renaît. Une source d’inspiration encore plus nette lorsque l’on lit les vers 107 à 111 de ce chant, où il décrit «le phénix qui meurt et renaît».

  • Sources : Dante Dictionnary, Oxford, 1848, Paget Toynbee; Treccani.itWikipedia