L’exposition « La Fabrique de Dante” qui se tient à la Fondation Bodmer de Genève jusqu’au 28 août 2022, par la richesse et la qualité des ouvrages exposés, « vaut le voyage”, pour reprendre la formule d’un guide touristique célèbre. 

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Le Codex Guarneri — Fondation Mardin Bodmer — Photo: Marc Mentré

Il faut descendre un large escalier de bois sombre pour rejoindre l’exposition La Fabrique de Dante. Au sous-sol de la Fondation Bodmer, loin des rayons du soleil, dans la pénombre, des lumignons éclairent faiblement les précieux manuscrits et incunables. Un panneau, à l’entrée, livre quelques clés et chiffres au visiteur: 33 pour la Bibliothèque de Dante, 33 pour la ”réception de l’œuvre” et 24 pour le cœur de l’exposition à savoir les éditions des œuvres du poète florentin. 

Ces chiffres tout comme la division de l’exposition en trois parties ne doivent rien au hasard, tant le chiffre trois est essentiel dans l’œuvre de Dante. Un rappel qu’«à l’époque médiévale, la numérologie était importante», souligne Michael Jakob, co-commissaire de l’exposition. 

La volonté de présenter un Dante «plus complexe»

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Portrait de Dante dans une édition du Convivio, 1521 — Fondation Martin Bodmer

On peut voir aussi dans cette “descente” une allégorie. «Nous ne voulions pas en rester au Dante “père de la patrie”. Nous voulions le faire descendre de son piédestal et montrer un Dante autre, plus complexe.»

Pour réaliser cette exposition, Jacques Berchtold, qui dirige la Fondation Martin Bodmer, Nicolas Ducimetière, son vice-directeur, et les deux co-commissaires, Michael Jakob et Paola Allegretti, pouvaient puiser dans le fond exceptionnel de la Fondation, accumulé au fil des ans par ce grand collectionneur que fut Martin Bodmer Cela fait du visiteur un privilégié. Il peut voir à l’occasion de La Fabrique de Dante des manuscrits et incunables qui sont rarement montrés simultanément au public. 

La richesse du fond —car faut-il le répéter tout les ouvrages et documents exposés proviennent de ce fond— concernant la période médiévale et plus particulièrement Dante  s’explique par l’intérêt que le poète florentin suscitait chez Martin Bodmer. Il considérait son œuvre comme étant de la même importance que la Bible, que celle d’Homère ou, plus tard, que celles de Shakespeare et de Goethe. 

En 1947, il le célébrait ainsi1:

(Dante) appartient à ce petit nombre d’hommes à qui il fut donné d’incarner une époque de l’histoire du monde et, le réalisant en poète, d’être en même temps un représentant de la littérature mondiale en son acception la plus élevée. (…) À coup sûr la vestiture, la forme, le cadre de Dante sont encore du pur Moyen Âge, dominé par la philosophie aristotélicienne, une conception du monde géo-centrée, la scolastique et le féodalisme —c’est en même temps déjà l’Homme nouveau qui «s’échappe de la vieille enveloppe.

On pourrait presque lire dans cette définition, les principes qui ont guidé les commissaires de l’exposition, dans leur volonté de montrer les racines de l’œuvre mais aussi sa réception dans la littérature moderne. 

33 manuscrits contemporains de Dante

La première marche dans cette «complexité» est la fascinante reconstitution de la Bibliothèque de Dante. Non de sa bibliothèque réelle, car indique Michael Jakob, le poète faute de moyens «ne pouvait pas se permettre d’avoir des copies des œuvres». D’ailleurs, nous n’avons aucun moyen d’en apprécier la réalité. Paola Allegretti rappelle que «nous ne possédons aucun écrit de sa main, ni aucune note sur les livres en sa possession, qui soient arrivés jusqu’à nous.» 

En revanche, il est possible de la reconstituer à travers les citations qu’il fait d’auteurs comme Aristote ou Virgile, et les allusions dans ses poèmes ou ses essais. P. Allegretti précise: «Les 2 750 noms propres environ que Dante cite dans ses ouvrages sont des noms qu’il a rencontrés dans ses lectures, des noms qui lui sont arrivés par l’intermédiaire des livres.»

L’étonnant dans cette exposition est que Dante aurait pu lire ou consulter les 33 manuscrits de cette bibliothèque. Toutes ces copies ont en effet été réalisées aux XIe, XIIe et XIIIe siècles, c’est-à-dire sont contemporaines au poète. 

Un visiteur pressé peut se contenter d’admirer la régularité confondante des colonnes des textes de ces manuscrits, l’élégance de leur mise en page, la beauté des lettrines, le charme des miniatures et illustrations qui embellissent ces œuvres d’Horace, de Juvénal, de Cicéron, de Macrobe… 

Il faut se plonger dans l’épais catalogue qui accompagne l’exposition

Mais ce serait en rester à l’écume. Il est nécessaire de se plonger dans l’épais catalogue qui accompagne cette exposition. Il permet de comprendre tout à la fois les critères qui ont présidé au choix des œuvres exposées, mais aussi d’éclairer les textes en regard de l’œuvre de Dante. 

Certains peuvent sembler ne pas nécessiter d’explication comme la Bible latine qui est exposée. Mais, particularité, mentionne Paola Allegretti, co-commissaire de l’exposition: «Pour Dante la Bible est fondamentale, et précisément dans la version de ce manuscrit, c’est-à-dire selon la vulgate de Jérôme.» Il est peu probable toutefois que le poète ait consulté précisément cet exemplaire car il a appartenu «à l’un de ces très riches ecclésiastiques de la Curie contre lesquels Dante fait parler l’ascétique Pierre Damien» dans le Paradis:

les modernes pasteurs, et qui les mènent,

tant ils sont lourds, par derrière les soulèvent.

Ils couvrent de leurs manteaux leurs palefrois,

de sorte que sous une seule peau vont deux bêtes

(Le Paradis, Chant XXI, v. 131-134)

Les ouvrages exposés sont ainsi en “interaction” avec l’œuvre dantesque. Par exemple, le Lancelot, copié au début du XVe siècle pour Guyot le Pelay de Troyes. Ce roman en prose, qui est le premier Livre de La table ronde, est celui qui conduisit, selon Dante, Francesca et son amant Paolo au péché d’adultère. Il est aussi utilisé comme réminiscence littéraire au Paradis, lorsque Béatrice s’amuse de la vanité de Dante quand celui-ci utilise le pronom latin vous pour s’adresser à son trisaïeul Cacciaguida: 

Béatrice, légèrement à l’écart,

souriante, ressemblait à celle qui toussa

lorsqu’est contée la première faute de Guenièvre.

(Le Paradis, Chant XVI, v. 13-15)

Paola Allegretti remarque:

Même au Paradis une bienheureuse peut vouloir agir comme une héroïne de roman. (…) L’affinité biographique entre deux femmes, Francesca et Béatrice, qui ont eu, selon Dante, la même expérience de lecture, exprime la longue durée du prestige courtois. (…) La longue durée réélaborée dans la mémoire de Dante de cet épisode de Lancelot, qui rééaparaît après 53 chants, donc après bien des années, est peut-être encore plus significative à cause du sourire qui unit Enfer et Paradis: dans les paroles de Francesca (…) en Enfer, il y a la seule apparition, délirante, du «rire désiré».

Des manuscrits qui font écho à l’œuvre de Dante

Dans cette fascinante Bibliothèque des manuscrits se détachent. Les uns par l’évidence de leur présence, comme le parchemin qui contient le texte des Livres I à VI de l’Énéide, d’autres par la richesse de la glose, d’autres plus simplement par l’écho qu’ils provoquent chez le lecteur de Dante. 

Le texte de l’Art d’aimer d’Ovide est repris dans le parchemin CB 122 qui est exposé. On y trouve l’image de longs bataillons de fourmis qui «vont et reviennent sans cesse». On ne peut que penser alors aux ombres des luxurieux, qu’au Purgatoire l’on voit se «hâter (…) se baiser l’une l’autre, / sans s’arrêter, joyeuses de cette courte fête, / c’est ainsi que dans leur file brune / les fourmis se touchent l’une l’autre du museau.» (Le Purgatoire, Chant XXVI, 31-36).

Chacun de ces 33 manuscrits pourrait ainsi être remis en perspective dans un jeu de mémoire et de miroir intellectuel infini. Mais avançant le visiteur ouvre un nouveau chapitre de l’exposition, celui de la réception de l’œuvre de Dante. 

Les auteurs que Dante a nourri et influencé

Dans La fortune de Dante, le jeu est inversé par rapport à celui mis en place dans la Bibliothèque. Il n’est plus question des auteurs qui ont influencé et nourri Dante, mais de ceux que Dante a nourris et influencés voire rebutés comme Voltaire. La contrainte reste la même: seuls 33 auteurs doivent être exposés.

L’exposition permet de mesurer l’immensité de la tâche à laquelle se sont attelés les commissaires de l’exposition. On peut admirer un manuscrit de Benvenuto da Imola de la deuxième moitié du XIVe siècle, une copie des Canterbury Tales de Chaucer et, sautant les siècles, un exemplaire de Corinne ou l’Italie de Mme de Staël et un autre de The prophecy of Dante de Byron. 

Invité ainsi à parcourir à grandes enjambées les siècles, le visiteur est amené dans son parcours jusqu’à des ouvrages et des auteurs plus proches de nous, ceux qui illustrent la “réception” de Dante au XXe siècle. 

En ce sens, l’exemplaire de Nueve ensayos dantescos (Neuf essais sur Dante) de Jorge Luis Borges mérite absolument d’être présent tant l’écrivain argentin, explique Erica Durante, «a réservé une place centrale au poète florentin dans ses poèmes fictions et essais. (…) Cette forte empathie vis-à-vis de Dante, délaissé par sa bien-aimée et condamné à son absence éternelle, définit l’entièreté de la lecture de ce que Borges fait de la Divine Comédie». 

Les Cantos d’Ezra Pound doivent presque tout à Dante

Avec Ezra Pound dont une double page de ses Cantos est exposée, nous basculons dans un autre rapport avec le poète florentin. «Les Cantos, explique Michael Jakob, doivent presque tout à Dante.» Mais serait-on tenté d’ajouter dans un mauvais jeu de mots à “tout Dante”, car Pound a lu, travaillé et réfléchi sur l’ensemble des œuvres: Vita Nuova, Convivio, Monarchia et De vulgari eloquentia

L’influence —réelle— du poète florentin est parfois difficile à saisir. Le lecteur, écrit Michael Jakob «doit essayer de reconstituer, en suivant la trame de la marqueterie littéraire mise en place, le sens de la présence de Dante chez Pound (…) c’est au lecteur de constituer le réseau des lignes de force qui mène du poète du XIVe siècle à celui du XXe et qui permet une renaissance singulière et surprenante de Dante.

Mais il est vrai que ce jeu de reconstitution est diablement difficile, entre clarté et confusion, comme l’illustre cet extrait des Cantos

… Dio la prima bontade

wich can be writen i (four)

whence saith Augustine. 

Alessandro & Saladin & Galasso di Montefeltro 

and mentions distributive justice, Dante does, in Convivio

Four, eleven

“cui adorna esta bontade”.

«Mandelstam voit la Divine Comédie comme un poème d’une seule strophe»

Le contraste est brutal avec cet autre poète dont un exemplaire de la Conversation avec Dante est exposé. Brutal, car nous quittons les rivages du fascisme (Pound était un admirateur de Mussolini) pour nous retrouver dans l’enfer stalinien des années 1930.

Lorsque Ossip Mandelstam écrit sa Conversation, en 1933, il se trouve, nous dit George Nivat, «à Koktebel, en Crimée, dans la maison du poète Volochine, une abbaye de Thélème pour poètes qui survivait miraculeusement en plein régime soviétique.»

Le poète se sait condamné, car il a osé écrire son Épigramme contre Staline. Peut-être est-ce cela qui donne une telle force à sa lecture de la Divine Comédie

Il la voit comme un poème d’une seule strophe; strophe unique «insécable», parce que l’on ne saurait immobiliser l’essaim où sons et mots se font la guerre.

Le cœur de l’exposition

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L’Enfer de Dante, dans une édition de la Comédie — 1515 — Fondation Martin Bodmer

Insensiblement, le visiteur est amené en suivant la spirale qui guide son parcours jusqu’au cœur de l’exposition, où se trouvent les 24 éditions différentes des œuvres de Dante. 

En son centre, soigneusement protégées par leur vitrine, trois manuscrits qui sont parmi les plus anciens connus. 

Le plus célèbre est le Codex Guarneri (CB 55). Ses 163 feuillets contiennent l’Inferno et le Purgatorio. Il a été copié sans doute une vingtaine d’années après la mort du poète. On le sait grâce aux filigranes des différents papiers qui ont été utilisés. Ceux-ci ont tous été fabriqués en 1343 ou avant. Outre son ancienneté, ce manuscrit est remarquable par l’extrême lisibilité d’un texte enrichi par des lettrines colorées qui marquent chacun des tercets et quelques petits pavés de glose qui ne troublent pas la mise en page. 

Le Codex Severoli (CB 57) est un parchemin réalisé à la fin du XIVe siècle. Une indication précise permet de le dater: son copiste, Francesco di Messer Tura di Cesena signe la fin de son travail du 30 septembre 1378. Il ajoute une allusion au grand schisme d’Occident qui a débuté dix jours auparavant, avec l’élection de l’antipape Clément VII. 

Signe de son intérêt pour une actualité brûlante, ce copiste fera une “mise à jour”, comme on le ferait aujourd’hui pour un texte publié sur Internet. Il complète —alors qu’il a terminé la copie— la glose du Chant XXIII du Purgatoire avec cette phrase:

L’auteur [Dante] fait une prophétie sur l’état actuel de l’Église: bientôt viendront un seul pape contre le schisme et une seul roi pour libérer et restaurer l’Église.

Un superbe Landino 

Les autres exemplaires des œuvres de Dante sont tout aussi magnifiques. Le visiteur peut en effet voir un superbe exemplaire de la Comedia imprimée à Florence par Niccolò di Lorenzo en 1481. Le projet rappelle Paola Allegretti «visait à réconcilier définitivement Florence et Dante poète florentin, dont la dépouille reposait encore à Ravenne». 

Cet incunable est un objet d’autant plus précieux qu’il réunit les plus grands intellectuels du moment et en particulier Cristoforo Landino, qui rédigea un commentaire destiné à faire date par sa qualité. Sa célébrité tient aussi à ses illustrations qui proviendraient de dessins de Botticelli. 

L’exemplaire de la fondation Bodmer est hélas incomplet puisqu’elle ne contient que deux images sur les dix-neuf prévues. Cela tient au processus de fabrication: le livre était d’abord imprimé et l’on laissait un blanc pour insérer les gravures, qui étaient ensuite collées sur ces espaces. 

De cette exposition, il faut aussi parler du troublant portrait de Dante, par Botticelli, que Charlie Bodin décrit ainsi: 

Doté d’un front haut, d’un nez aquilin et d’un menton saillant, le poète est portraituré à partir de spécificités héritées de descriptions littéraires et de représentations picturales, ce qui lance les fondements de son iconographie.

Un visage hautain et fier

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Anonyme, portrait de Dante vers 1515 — Fondation Martin Bodmer

Il est nécessaire ici de se souvenir que le seul peintre qui ait connu Dante “dans la vraie vie” est Giotto. Le portrait de Botticelli est donc une invention ou si l’on préfère une reconstitution. C’est pourtant avec ce visage hautain et fier, avec cette robe rouge, coiffé de son bonnet orné d’une couronne de laurier, que sera dès lors figé le portrait de Dante et… reproduit. 

L’exposition montre une copie de ce portrait réalisée vers 1500 (voir ci-dessus). Pour Charlie Bodin «ce tableau témoigne d’un réel marché, celui des effigies du père de la Divine Comédie. (…) Un culte à sa personne et à son œuvre naît à la fin du XVe siècle.»

Ce culte est tellement prégnant que le portrait du poète se suffit à lui-même en quelque sorte. Nul besoin en effet de faire référence à la Divine Comédie, Dante est désormais directement reconnaissable « par lui-même”. «Cette économie de moyens, ajoute Charlie Bodin, est révélatrice du rayonnement incontestable de Dante, près de deux siècles après sa venue au monde.»

Dante et la nécromancie

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Croix d’argent, ymago, exposée à la Fondation Bodmer. Photo: Marc Mentré

En se préparant à quitter l’exposition, le visiteur est intrigué par une croix argentée accrochée sur un mur. L’explication est à chercher dans un long manuscrit qui la voisine. «C’est le seul texte qui nomme Dante de son vivant», s’enthousiasme Michael Jakob. 

Le texte —très long— reprend deux dépositions faites par un clerc milanais Bartolomeo Cagnolati les 9 février et 11 septembre 1320. Il raconte une histoire de sorts et de sorcellerie. Matteo Visconti (fondateur de la dynastie des Visconti), raconte Paola Allegretti

excommunié par le pape Jean XXII en 1317, a fait exécuter une statuette votive en argent vide, appelée «ymago», sur laquelle est gravée le nom «Jacobus papa Johannes». Il cherche des experts en astrologie et en médecine pour réaliser un sortilège de mort, avec l’aide des démons de la planète Saturne. 

L’un de ces experts auquel Visconti projette de faire appel est un certain Dante Alighieri de Florence, avant de se rétracter. 

Quelle est la réalité de cette histoire? Des traces et des indices la confortent. D’une part, insiste Paola Allegretti, «c’est un fait établi que Dante Alighieri a été considéré pleinement en mesure d’exercer la nécromancie. Galeazzo Visconti2 et le pape Jean XXII3 sont deux des personnages vivants qui entrent dans le récit et dans l’Au-delà de la Comédie et qui sont dénigrés tous les deux par l’écrivain.»

Mais peut-être faut-il laisser à cette croix aujourd’hui vide de ces charmes clouée sur un mur et au poète disparu la part que l’on doit au mystère. 

Notes

La Fabrique de Dante se tient à la Fondation Martin Bodmer jusqu’au 28 août 2022. Elle est accompagnée d’un live-catalogue homonyme. (les citations de l’article sont tirées de ce livre-catalogue)

Les commissaires d’exposition sont 

  • Jacques Berthold. Professeur et écrivain suisse, il dirige la Fondation Bodmer. 
  • Nicolas Ducimetière, historien, est vice-directeur de la Fondation Bodmer
  • Paola Allegretti Gorni, conseillère scientifique de la Società Dantesca Italiana de Florence. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages sur Dante Alighieri
  • Michael Jakob est professeur de littérature comparée à l’université de Grenoble. Il est fondateur et directeur de la revue COMPAR(A)SON.