Ptolémée – Tolomeo

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Ptolémée —Claudius Ptolemeus— était un mathématicien, astronome et géographe qui vécut en Égypte vers la fin du IIe siècle. Il a travaillé à Alexandrie entre 127 et 151  et il vivait encore à la mort de l’Empereur Antoninus, en 161. Son système sera utilisé pendant plus de mille ans. Il faudra attendre Copernic au début du XVIe siècle pour qu’il soit remplacé.  

Ses deux travaux les plus connus sont l’Almageste, une somme de treize volumes dans laquelle il décrit son système et une Géographie en huit volumes. Au Moyen -Âge ces ouvrages avaient été traduits en latin —certaines traductions ayant été faites à partir de l’arabe— ce qui les a rendu accessibles aux lecteurs qui ignoraient le grec.

Il est probable que Dante n’ait pas eu un accès direct aux travaux de Ptolémée. Il a sans doute utilisée les Elementa Astronomica d’Alfraganus, qui sont en grande partie basés sur l’Almageste

Ptolémée en fait va reprendre et affiner les travaux de ses prédécesseurs sur le géocentrisme parmi lesquels Aristote. Selon ce système la Terre est fixe; elle est placée au centre de l’Univers et les autres corps tournent autour d’elle en cercle à une vitesse constante. 

Cette croyance s’explique si l’on prend en considération les quatre éléments qui —croyait-on alors— composent l’univers: la terre le plus stable d’entre eux se trouve au niveau le plus bas, et en forme la base; l’eau se trouve au niveau supérieur; au dessus se trouvera l’air et ensuite le feu. L’éther est supposé s’étendre à l’infini au-dessus des autres éléments. 

Dans ou au-delà de l’éther il y a des sphères. La plus petite de ces sphères contient la Terre. Chacune de autres contient un corps qui, en raison de la révolution de la sphère tourne autour de la Terre. Le premier de ces cercles est la Lune, et ensuite dans un ordre croissant, Mercure, Venus, le Soleil, Mars, Jupiter, Saturne et enfin les étoiles fixes.

Plus tard des astronomes ajoutèrent une neuvième sphère pour tenir pour produire les phénomènes de précession des équinoxes. Plus tard encore, on ajoutera une dixième sphère pour expliquer l’alternance du jour et de la nuit. Cette dixième sphère ou Primum Mobile est censée tourner d’Est en Ouest et entraîner les autres sphères dans son mouvement. 

Dans son Convivio (Livre II, III, 36-45), Dante décrit ainsi «l’ordre» des cieux et donc des astres qui leur sont « accrochés »: 

Le premier que l’on compte est celui de la Lune; le second, celui où est Mercure; le troisième celui où est Vénus; le quatrième celui où est le Soleil; le cinquième est celui de Mars; le sixième est celui de Jupiter; le septième est celui de Saturne; le huitième est celui des Étoiles; le neuvième est celui qui n’est pas visible (…): nombreux sont ceux qui l’appellent Cristallin, c’est-à-dire diaphane, ou bien très transparent. À vrai dire, en dehors de ces cieux les catholiques placent l’Empyrée, qui signifie ciel de flamme ou lumineux.

La régularité des mouvements des planètes ne permettant pas d’expliquer les mouvements des planètes, en particuliers celles-ci paraissaient « rétrograder » avant de reprendre leur course « normale », il fallut donc ajouter d’autres éléments explicatifs. On attribue ces travaux à un astronome grec Hipparque. Il avança que les planètes tournent sur des roues que l’on appelle des épicycles. Ceux-ci tournent sur une  roue, le « déférent », dont le centre est la Terre. 

Dante décrit à sa manière ce mouvement —toujours dans son Convivio—, lorsqu’il écrit par exemple: 

Commençant donc, je dis que l’étoile de Vénus était revenue deux fois au cercle, qui selon divers temps la fait apparaître vespérale et matinale (Livre II, II)

Ptolémée va travailler sur ces hypothèses pour établir son Almageste et des « tables pratiques » qui permettaient de calculer facilement les positions des astres. Il va aussi considérer que les astres ne sont pas placés sur des sphères en cristal, mais «nagent dans un fluide parfait qui n’oppose aucune résistance à leurs mouvements». 

Le plus étonnant est que les tables astronomiques issues de ce système étaient précises et fiables. Cela explique sans doute sa longévité. 

  • Sources: Dante Dictionnary, Oxford, 1848, Paget Toynbee; Wikipedia; Extraits du Convivio (Banquet), in Dante, Œuvres complètes, Le livre de Poche, Paris, 2002, traduction Christian Bec, p. 215 et p. 218.