Le rat et la grenouille

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La fable du rat et de la grenouille n’est pas incluse dans les fables attribuées à Ésope. Mais elle était était connue au Moyen Âge et on la retrouve dans le Speculum Historiale (ou Miroir de l’Histoire) de Vincent de Beauvais, achevé en 1264, ou encore parmi les Exempla de Jacques de Vitry (1160/70-1240). 

Benvenuto da Imola, qui fut l’un des premiers commentateurs de La Divine Comédie, indique que cette fable apparaissait dans un recueil en latin, Isopo. Ce recueil (plutôt ce type de recueil) permettait aux enfants d’apprendre la grammaire et contenait des leçons de morale censées leur apprendre les bonnes manières.  

La fable est celle-ci:

Un rat de terre, pour son malheur, se lia d’amitié avec une grenouille. Or la grenouille, qui avait de mauvais desseins, attacha la patte du rat à sa propre patte. Et tout d’abord ils allèrent sur la terre manger du blé ; ensuite ils s’approchèrent du bord de l’étang. Alors la grenouille entraîna le rat au fond, tandis qu’elle s’ébattait dans l’eau en poussant ses brekekekex. Et le malheureux rat, gonflé d’eau, fut noyé ; mais il surnageait, attaché à la patte de la grenouille. Un milan, l’ayant aperçu, l’enleva dans ses serres, et la grenouille enchaînée suivit et servit, elle aussi, de dîner au milan.

Même mort, on peut se venger ; car la justice divine à l’œil sur tout, et proportionne dans sa balance le châtiment à la faute.