Turnus – Turno

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Turnus était le roi des Rutules, un peuple vivant avant l’époque romaine sur la côte de l’actuel Lazio. C’est l’un des personnages importants de l’Énéide, car Virgile le montre régnant à l’époque de l’arrivée d’Énée. 

Le roi Latinus, roi du Latium, avait promis au jeune et beau Turnus, sa fille Lavinia. Las, quand Énée débarque en Italie, Latinus change d’avis et voulant nouer une alliance avec le Troyen, lui propose Lavinia en mariage, rompant ainsi sa promesse. En représailles Turnus déclara la guerre à Énée

Au cours d’une des batailles qui s’ensuivirent, Turnus tue Pallas, le fils d’Evandre un compagnon d’Énée1. Il s’empare du baudrier que porte Pallas: 

il a pressé du pied gauche le corps sans vie et arraché l’énorme poids du baudrier où est empreint le crime des Danaïdes: ces jeunes gens égorgés dans leur même nuit nuptial et les lits de noces sanglants; Clonus, fils d’Euryte les avait ciselés dans l’épaisseur de l’or. Maintenant Turnus, qui s’en est emparé, triomphe et se réjouit.2

André Bellessort raconte ainsi l’anecdote qui explique la joie de Turnus lorsqu’il s’empare du baudrier et pour quelle raison il va le porter ensuite:

Les cinquante filles de Danaüs, forcées d’épouser leur cinquante cousins, les fils d’Egyptus, les égorgèrent, sur l’ordre de leur père, la nuit même de leurs, sauf la plus jeune, Hypermnestra, qui sauva son mari Lyncée. Ces deux époux eurent un fils Abas, père d’Acrisius, père lui-même de Danaé qui, à la suite d’aventures extraordinaires, épousa Pilumnus, l’aïeul de Turnus. C’est ce qui nous explique toute la joie de ce dernier en s’emparant du baudrier.3

À la fin de l’Énéide, les deux héros, Turnus et Énée vont s’affronter en combat singulier. Énée aura le dessus et, alors qu’il s’apprête à grâcier Turnus, il s’aperçoit que celui-ci porte le baudrier arraché à Pallas. Dès lors, le sort de Turnus est scellé: 

Quoi, tu m’échapperais recouvert de la dépouille des miens ? C’est Pallas qui par ma main, c’est Pallas qui t’immole et se venge dans tout sang de ta scélératesse.» En disant ces mots, il lui plonge son épée dans la poitrine avec emportement. Le froid de la mort glace les membres de Turnus, et son âme indignée s’enfuit en gémissant chez les ombres.4

  • Sources : Énéide, Les Belles Lettres, Paris, 1961; Dante Dictionnary, Oxford, 1848, Paget Toynbee; Wikipedia