Lavina – Lavinia

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Lavina, fille du roi Latinus, et de Amata. Elle avait été promise en mariage au roi des Rutules, Turnus. La reine Amata poussait à ce mariage. Mais nous dit Virgile «la terreur de différents prodiges y mettait des obstacles» [Livre VI,57-58]. Lors de l’un de ces prodiges, la chevelure de Lavina se mit à flamber. Tout cela laissait présager une guerre. Troublé, Latinus va voir un devin et ce qu’il lui dit va encore ajouter à son trouble:

Ne songe pas pour ta fille à un hymen latin, mon fils; n’aie pas confiance dans les noces qui se préparent. Un gendre viendra de l’étranger, dont le sang mêlé au nôtre portera notre nom jusqu’au ciel» [Livre VI,95-99]

C’est alors qu’Énée et ses compagnons troyens débarquent sur la côte du Latium. Latinus y voit la confirmation des présages et changeant d’avis rompt les fiançailles avec Turnus et propose sa fille en mariage à Énée. Un choix que combat farouchement Amata et elle va pousser Turnus à se venger.

Après le mariage, Turnus ne cherche plus alors qu’un prétexte pour déclencher la guerre avec les Troyens et avec son ex-futur beau-père Latinus. La guerre est sanglante. Turnus y trouve la mort, ce qui provoque le suicide de Amata, qui s’estime responsable de son décès.

La légende veut que Lavina ait donné naissance à un enfant, Silvius, après la mort d’Énée et l’ait élevé dans la forêt. Par la suite, le demi-frère d’Énée, Ascagne (ou Iule) lui cèdera la ville qui porte son nom, Lavinium, et qui avait été fondée en son honneur par Énée, tandis que lui fondera Albe-la-Longue (à côté de l’actuel Castel-Gandolfo). À sa mort, Silvius lui succédera.

Dante place Lavina avec Anchise parmi les héros de l’Antiquité dans les Limbes, au Chant IV de l’Enfer.

Au Chant XVII du Purgatoire, alors qu’il se trouve au troisième Cercle parmi les Colériques, il l’introduit dans une vision où elle est représentée, reprochant de manière véhémente à sa mère sa colère contre Énée et le fait qu’elle se soit suicidée après la mort de Turnus: «Tu t’es tuée pour ne pas perdre Lavina; / or tu m’as perdue!» [v. 37-38]

Au Paradis, au Chant VI (v.3), elle est de nouveau citée comme étant celle qui épousa Énée, et comme cofondatrice de la lignée romaine

  • Note: Dans les anciennes éditions, il était noté que Dante utilisait la forme Lavina pour la rime au vers 37 du chant XVII du Purgatoire, et qu’ailleurs il utilisait la forme Lavinia. Aujourd’hui, la forme Lavina s’est imposée.
  • SourcesDante Dictionnary, Oxford, 1848, Paget Toynbee; Énéide, de Virgile, Les Belles Lettres, 1961, traduction de André Bellessort; Wikipedia.