Rachel – Rachele

Jacob-Rachel-puit-James-Tissot

Rachel, la plus jeune fille de Laban, fut la seconde épouse de Jacob, avec qui elle aura deux enfants: Joseph et Benjamin. Mais il aura fallu de la patience à Jacob…

Pour comprendre, il faut se souvenir que —selon la Bible— Jacob a été obligé de fuir car son frère jumeau Ésaü, déshérité à son profit par leur père Isaac, menace de le tuer. Il part se réfugier chez son oncle maternel Laban (le frère de sa mère Rebecca). En arrivant, la première personne de la famille de Laban qu’il rencontre près d’un puit, maintenant appelé « puit de Jacob », est Rachel. Tout de suite il en tombe amoureux, et dit la Genèse, «donna un baiser puis éclata en sanglots» (29, 11). Rachel court annoncer la venue de Jacob à son père.

Laban avait deux filles: l’aînée Léa qui «avait les yeux ternes» tandis que Rachel «avait beau visage et belle tournure». C’est cette dernière que veut épouser Jacob. Laban lui promet, mais en échange il demande sept ans de travail à Jacob. Le jour venu, Laban trompe Jacob et c’est Léa qui passe la nuit avec lui. Jacob invoque alors un usage qui voudrait que la cadette ne soit pas mariée avant l’aînée, mais il ajoute: «Achève cette semaine de noces et je te donnerai aussi l’autre comme prix du service que tu feras chez moi pendant encore sept autres années.» Ainsi fut fait et au bout d’une semaine Jacob épousa aussi Rachel (29, 23-30)

Dans le Chant II de Enfer, elle est appelée «l’antique Rachel» [“l’antica Rachele”] en référence à son appartenance au monde antique. Dans le Chant IV, elle fait partie des ombres qui sont tirées hors des Limbes par le Christ, allusion aux sept années supplémentaires que Jacob passa au service de Laban pour pouvoir l’épouser. 

On retrouve son nom cité au Chant XXVII du Purgatoire. Dans un songe, Dante voit une belle et jeune dame cueillir des fleurs; elle dit:

« Sappia qualunque il mio nome dimanda 

ch’i’ mi son Lia, e vo movendo intorno 

le belle mani a farmi una ghirlanda.

Per piacermi a lo specchio, qui m’addorno ; 

ma mia suora Rachel mai non si smaga 

dal suo miraglio, e siede tutto giorno.

Ell’ è d’i suoi belli occhi veder vaga 

com’ io de l’addornarmi con le mani ; 

lei lo vedere, e me l’ovrare appaga». (100-108)

[« Qui veut connaître mon nom sache / que je suis Lia, et vais alentour tressant : de mes belles mains une guirlande. / Pour me plaire dans le miroir, ici je me pare ; / mais ma sœur Rachel ne s’en éloigne jamais, / et s’assoit devant toute la journée. / Elle a désir de regarder ses beaux yeux / comme j’ai d’orner mes mains ; / elle est contente de voir, et moi d’agir.»]

Dante reprend dans ce chant, l’exégèse de la Bible qui veut que Rachel soit considérée comme une figure de la vie contemplative, tandis que sa sœur Léa, représente la vie active.

Dans la Rose Céleste, Rachel est assise juste en dessous d’Ève, tandis que Béatrice est assise à sa droite (Chant XXXII du Paradis).

  • SourcesDante Dictionnary, Oxford, 1848, Paget Toynbee; Inferno, La Divine commedia, Mondadori, 2005, commentaire Anna Maria Chiavacci Leonardi, pp. 64-65Wikipedia; Treccani online.